Les attaques terroristes sont à l’évidence aujourd’hui, un des défis majeurs des institutions de sécurité publique en Côte d’Ivoire. En l’espace de quelques mois, la Côte d’Ivoire a été victime de plusieurs attaques terroristes dans les zones frontalières avec le Burkina Faso et le Mali faisant des morts de façon récurrente parmi les forces armées ivoiriennes. En dépit du système sécuritaire mis en place par les autorités pour prévenir ce phénomène, la menace devient de plus en plus persistante et insaisissable. La Côte d’Ivoire demeure pourtant, une plaque tournante du trafic international des drogues et stupéfiants depuis plusieurs décennies. Cette contribution scientifique a pour objectif d’analyser la corrélation entre le trafic illicite des drogues et stupéfiants et le développement du terrorisme en Côte d’Ivoire. La méthodologie comporte un guide d’entretien semi-structuré auprès des acteurs des systèmes sécuritaires de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants et du terrorisme, les responsables administratifs, les leaders communautaires et religieux, les responsables d’organisations non gouvernementales nationales et internationales de promotion des droits humains et de prévention des conflits, les responsables d’organisations de jeunesses, vivant dans les villes deKorhogo, Ouangolodougou et Tengrela. Les résultats indiquent que le développement du terrorisme en Côte d’Ivoire est certes, lié à l’endémie du trafic illicite des drogues et stupéfiants, mais aussi, à la porosité des frontières et à la faiblesse du système sécuritaire, la pauvreté, le chômage, la récurrence des conflits communautaires et le phénomène de l’orpaillage clandestin qui sévissent dans ces zones frontalières.