
La question de l'influence des réseaux socionumériques sur l'activité politique a déjà fait l'objet d'une abondante littérature. La présente étude se focalise sur la Côte d'Ivoire, pays majeur de l'Afrique de l'Ouest sorti d'une longue guerre civile et disposant d'une économie en pleine croissance. Cette croissance profite au secteur des technologies de l'information et de la communication où le pays à l'instar de nombreux Pays africains semble refaire son retard. L'utilisation accrue des réseaux sociaux dont l'utilisation était initialement ludique semble se déployer dans le domaine politique. Dans un contexte de paix précaire, les réseaux socionumériques se sont mués en véritables tribunes politiques épousant les contours partisans de la société politique ivoirienne. L'utilisation politique des réseaux sociaux en Côte d'Ivoire a déplacé les antagonismes partisans des espaces physiques que sont les Sorbonnes et les Grins vers les groupes Facebook et Twitter. L'usage de l'internet a entraîné une multiplication des acteurs politiques mettant ainsi fin au monopole de l'activité politique jusque-là dominée par les professionnels. L'activité politique fait désormais l'objet d'une sorte de ménage à trois. Entre d'une part les journalistes mués en cyberjournalistes, l'opinion publique qui assume désormais ses positions politiques et son cybermilitantisme et in fine les politiques. Mots-clés: Réseaux sociaux, Facebook, Twitter, espace politique, cyberjournalistes, cyberpoliticiens, Côte d'Ivoire."